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 [Poésie] Baudelaire - Les Fleurs du Mal

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AuteurMessage
Arkaon
Dieu Suprême
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Arkaon


Messages : 59
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Localisation : Tarbes - Hautes Pyrénées - France

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MessageSujet: [Poésie] Baudelaire - Les Fleurs du Mal   [Poésie] Baudelaire - Les Fleurs du Mal EmptyMer 13 Jan - 1:24

Titre du Recueil :Les Fleurs du Mal (1857)
Auteur : Charles Baudelaire

[Poésie] Baudelaire - Les Fleurs du Mal 769398569_small


Genre: Poésie en vers

Bibliographie de l'auteur:

Le Salon de 1845 (1845)
Le Salon de 1846 (1846)
La Fanfarlo (1847), nouvelle
Du vin et du haschisch (1851)
Fusées (1851)
L'Art romantique (1852)
Morale du Joujou (1853, réécrit en 1869)
Exposition universelle (1855)
Les Fleurs du mal (1857, rééditer en 1861)
Poèmes du haschich (1858)
Le Salon de 1859 (1859)
Les Paradis artificiels (1860)
La Chevelure (1861)
Réflexions sur quelques-uns de mes contemporains (1861)
Richard Wagner et Tannhaüser à Paris (1861)
Petits poèmes en prose ou Le Spleen de Paris (1862)
Le Peintre de la vie moderne (1863)
L'œuvre et la vie d'Eugène Delacroix (1863)
Mon cœur mis à nu (1864)
Curiosités esthétiques (1868)
L'art romantique (1869)
Journaux intimes (1851-1862)






Histoire: étant un recueil de poésie, il n'y a pas vraiment d'histoire si ce n'est que nous pouvons suivre les angoisses grandissantes et les démons de Baudelaire au fil des poêmes. . .
en fait, nous distinguons trois grands types de poêmes dans ce recueil : à savoir les poêmes classiques où Baudelaire se sent bien, souvent lyriques et en rapport avec des femmes (notamment Jeanne Duval).ces poêmes sont certes très beaux mais ils déboucheront sur des poêmes où Baudelaire cherche son rôle dans ce monde, tel le poême "l'albatros" où il se compare à cet oiseau, majestueux en l'air, mais si empoté sur terre, ce qui fait de lui la risée des marins.
ce second type de poêmes est un peu le déclenchement de la montée d'angoisse et de dépression de Baudelaire. le troisième type de poêmes est sans conteste le plus grave, il aboutira d'ailleurs aux 4 poêmes du même nom "Spleen" qui définit cet état dépressif, à la limite de la folie, dont Baudelaire sera en proie au moment de ses écritures.

cette dégradation morale est très visible dans le recueil, par l'enchainement des poêmes qui vont des plus doux aux plus sombres.
le recueil se présente sous forme de petits carnets de poêmes portant chacun un nom, où l'on retrouve des textes ayant pour thême le titre de la partie dont il est extrait.

il y'a au total 14 de ces "carnets" à l'intérieur des "fleurs du mal" :
-Spleen et Idéal (contenant 85 poêmes)
-Tableaux Parisiens (contenant 18 poêmes)
-Le Vin (contenant 5 poêmes)
-Fleurs du Mal (contenant 9 poêmes)
-Révolte (contenant 3 poême)
-La Mort (contenant 6 poêmes)
-Les Fleurs Du Mal (rajout de 1868 contenant 12 poêmes)
-Les Epaves (contenant un unique poême)
-Pièces Condamnées (contenant 7 poêmes)
-Galanteries (contenant 6 poêmes)
-Epigraphes (contenant 3 poêmes)
-Pieces Diverses (contenant 4 poêmes)
-Bouffonneries (contenant 6 poêmes)
-Poêmes Divers (contenant 10 poêmes)

Mon avis: pour ma part je l'ai lu il y'a un an pour la première fois, à la suite d'un court de francais. . . j'ai de suite accroché à ce livre! la détresse, l'érotisme, et cette manière de trouver du beau dans les ténèbres, de se complaire à ce point dans la débauche et cette fascination pour les femmes. . .ralala que dire. . . j'adore tout simplement...il se livre à nu au travers de tous ses poêmes, et par ce biais, fait à la fois un travail de psychologie sur lui même et un véritable partage de souffrances.
le lyrisme de ses oeuvres est sans conteste le plus touchant qu'il m'est été possible de lire.
je me doute que la réputation de ce monsieur n'est plus à faire, alors régalez vous!

Deux de mes poêmes préférés :

Bénédiction :
Lorsque, par un décret des puissances suprêmes,
Le Poëte apparaît en ce monde ennuyé,
Sa mère épouvantée et pleine de blasphèmes
Crispe ses poings vers Dieu, qui la prend en pitié:

- «Ah! que n'ai-je mis bas tout un nœud de vipères,
Plutôt que de nourrir cette dérision!
Maudite soit la nuit aux plaisirs éphémères
Où mon ventre a conçu mon expiation!

Puisque tu m'as choisie entre toutes les femmes
Pour être le dégoût de mon triste mari,
Et que je ne puis rejeter dans les flammes,
Comme un billet d'amour, ce monstre rabougri,

Je ferai rejaillir ta haine qui m'accable
Sur l'instrument maudit de tes méchancetés,
Et je tordrai si bien cet arbre misérable,
Qu'il ne pourra pousser ses boutons empestés!»

Elle ravale ainsi l'écume de sa haine,
Et, ne comprenant pas les desseins éternels,
Elle-même prépare au fond de la Géhenne
Les bûchers consacrés aux crimes maternels.

Pourtant, sous la tutelle invisible d'un Ange,
L'Enfant déshérité s'enivre de soleil,
Et dans tout ce qu'il boit et dans tout ce qu'il mange
Retrouve l'ambroisie et le nectar vermeil.

Il joue avec le vent, cause avec le nuage,
Et s'enivre en chantant du chemin de la croix;
Et l'Esprit qui le suit dans son pèlerinage
Pleure de le voir gai comme un oiseau des bois.

Tous ceux qu'il veut aimer l'observent avec crainte,
Ou bien, s'enhardissant de sa tranquillité,
Cherchent à qui saura lui tirer une plainte,
Et font sur lui l'essai de leur férocité.

Dans le pain et le vin destinés à sa bouche
Ils mêlent de la cendre avec d'impurs crachats;
Avec hypocrisie ils jettent ce qu'il touche,
Et s'accusent d'avoir mis leurs pieds dans ses pas.

Sa femme va criant sur les places publiques:
«Puisqu'il me trouve assez belle pour m'adorer,
Je ferai le métier des idoles antiques,
Et comme elles je veux me faire redorer;

Et je me soûlerai de nard, d'encens, de myrrhe,
De génuflexions, de viandes et de vins,
Pour savoir si je puis dans un cœur qui m'admire
Usurper en riant les hommages divins!

Et, quand je m'ennuierai de ces farces impies,
Je poserai sur lui ma frêle et forte main;
Et mes ongles, pareils aux ongles des harpies,
Sauront jusqu'à son cœur se frayer un chemin.

Comme un tout jeune oiseau qui tremble et qui palpite,
J'arracherai ce cœur tout rouge de son sein,
Et, pour rassasier ma bête favorite,
Je le lui jetterai par terre avec dédain!»

Vers le Ciel, où son œil voit un trône splendide,
Le Poëte serein lève ses bras pieux,
Et les vastes éclairs de son esprit lucide
Lui dérobent l'aspect des peuples furieux:

- «Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance
Comme un divin remède à nos impuretés
Et comme la meilleure et la plus pure essence
Qui prépare les forts aux saintes voluptés!

Je sais que vous gardez une place au Poète
Dans les rangs bienheureux des saintes Légions,
Et que vous l'invitez à l'éternelle fête
Des Trônes, des Vertus, des Dominations.

Je sais que la douleur est la noblesse unique
Où ne mordront jamais la terre et les enfers,
Et qu'il faut pour tresser ma couronne mystique
Imposer tous les temps et tous les univers.

Mais les bijoux perdus de l'antique Palmyre,
Les métaux inconnus, les perles de la mer,
Par votre main montés, ne pourraient pas suffire
A ce beau diadème éblouissant et clair;

Car il ne sera fait que de pure lumière,
Puisée au foyer saint des rayons primitifs,
Et dont les yeux mortels, dans leur splendeur entière,
Ne sont que des miroirs obscurcis et plaintifs!»

________________________________________ __________

Le vin de l'assassin :

Ma femme est morte, je suis libre !
Je puis donc boire tout mon soûl.
Lorsque je rentrais sans un sou,
Ses cris me déchiraient la fibre.
prive();
Autant qu’un roi je suis heureux ;
L’air est pur, le ciel admirable...
Nous avions un été semblable
Lorsque j’en devins amoureux !

L’horrible soif qui me déchire
Aurait besoin pour s’assouvir
D’autant de vin qu’en peut tenir
Son tombeau ; — ce n’est pas peu dire :

Je l’ai jetée au fond d’un puits,
Et j’ai même poussé sur elle
Tous les pavés de la margelle.
— Je l’oublierai si je le puis !

Au nom des serments de tendresse,
Dont rien ne peut nous délier,
Et pour nous réconcilier
Comme au beau temps de notre ivresse,

J’implorai d’elle un rendez-vous,
Le soir, sur une route obscure.
Elle y vint ! — folle créature !
Nous sommes tous plus ou moins fous !

Elle était encore jolie,
Quoique bien fatiguée ! et moi,
Je l’aimais trop ! voilà pourquoi
Je lui dis : Sors de cette vie !

Nul ne peut me comprendre. Un seul
Parmi ces ivrognes stupides
Songea-t-il dans ses nuits morbides
À faire du vin un linceul ?

Cette crapule invulnérable
Comme les machines de fer
Jamais, ni l’été ni l’hiver,
N’a connu l’amour véritable,

Avec ses noirs enchantements,
Son cortège infernal d’alarmes,
Ses fioles de poison, ses larmes,
Ses bruits de chaîne et d’ossements !

— Me voilà libre et solitaire !
Je serai ce soir ivre mort ;
Alors, sans peur et sans remord,
Je me coucherai sur la terre,

Et je dormirai comme un chien !
Le chariot aux lourdes roues
Chargé de pierres et de boues,
Le wagon enragé peut bien

Écraser ma tête coupable
Ou me couper par le milieu,
Je m’en moque comme de Dieu,
Du Diable ou de la Sainte Table !
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